Quatrième congrès franco-algérien de psychiatrie

14 &15 MAI 2008

HOTEL SHERATON – ORAN (ALGERIE)

SantaCruz

CONGRÈS INTERNATIONAL DE PSYCHIATRIE

sous la présidence des professeurs  Farid KACHA (Alger) et Michel REYNAUD (Paris)

Coordination scientifique : Docteur Amine BENYAMINA


Organisé par :

La Société Franco-Algérienne de Psychiatrie - La Société Algérienne de PsychiatrieL'Association Algérienne des Psychiatres d'Exercice Privé


Responsables du congrès

Pr Farid KACHA (SAP) - Dr Mohammed TALEB (SFAP) - Dr Farid BOUCHENE (AAPEP)

Avec le soutien de l'Association des psychiatres d'Oran et de L'Association Française de Psychiatrie Biologique


Comité local d'organisation

Pr Mamar AÏD Société Franco-Algérienne de psychiatrie

Pr Zineb TSOURIA Société Algérienne de Psychiatrie

Dr Ali BELLAKHDAR Association Algérienne des Psychiatres d'Exercice Privé

 

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Arguments :

Vieux terme juridique français qui signifiait « contrainte par corps », l'addiction est actuellement entendue comme une conduite humaine complexe au carrefour de nombreuses disciplines dont les sciences humaines, la biologie et la psychiatrie.
Pour délimiter son champ d'action, l'addictologie, jeune discipline, s'est appuyée sur un concept global et unique d'addiction, justifié par des approches et arguments cliniques, épidémiologiques, psychopathologiques, biologiques et thérapeutique. Ce concept de trouble unique a permis l'élaboration de plusieurs modèles sources de débats encore actuels. De nombreuses questions restent toutefois à élucider et notamment celles liées au choix du (ou des) produit(s), à l'extension du concept, à la mise en évidence de facteurs de vulnérabilité spécifiques de l'ensemble des pathologies addictives et aux stratégies thérapeutiques.
Les consommations de drogues sont certainement le reflet d'une société mais les comportements en matière de toxicomanie ne cessent d'évoluer. De plus en plus, le recours aux médiateurs du plaisir et de la relation que sont les drogues au sens large, tels que l'alcool, le tabac, le jeu d'argent mais aussi la nourriture et la sexualité se généralise et constitue un véritable défi pour le politique, le juridique, le chercheur et le soignant.
Devant l'importance du phénomène, un certain nombre de pays se sont dotés d'institutions et de structures dédiées à la lutte contre les drogues et la toxicomanie. Considérée longtemps comme zone de transit, l'Algérie tend à se transformer progressivement en espace de consommation. Elle vient de créer un Office National chargé d'élaborer la politique nationale de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Depuis, la prise en charge des toxicomanes fait l'objet d'une attention particulière par la multiplication des centres de traitement spécialisés.
Le congrès qui se tiendra à Oran le 14&15 mai 2008 aura pour ambition de rassembler les acteurs de plusieurs pays, reconnus pour leurs compétences dans ce domaine. Il aura pour objectifs de favoriser les débats et échanges entre professionnels, de faire le point sur les liens entre addictions et maladies psychiatriques, de présenter les résultats les plus récents de la recherche et les perspectives thérapeutiques en développement. Cette manifestation aura également pour souci de mettre à la portée des participants des informations et des outils pratiques de diagnostic et de traitement au quotidien.

Pr Aid Mamar Dr Kanit Mustapha Pr Aubin Henri-Jean
Dr Kochman Frédéric Pr Auriacombe Marc Dr Lanfumay Laurence
Pr Baylé Jean-Franck Dr Laqueille Xavier Pr M. Benabbas
Pr Lépine Jean-Pierre Pr Belaïd Abderahmane Pr Limosin Frédéric
Pr Bencharif M.A. Pr Llorca Pierre-Michel Pr Benmessaoud Dalila
Pr Merdji Youssef Dr Benyamina Amine Dr Nuss Philippe
Dr Bouchene Farid Pr Reynaud Michel Pr Charles-Nicolas Aimé
Pr Ridouh Bachir Pr Corruble Emmanuelle Pr Semaoune Boualem
Pr Courtet Philippe Dr Taleb Mohammed Dr Crocq Marc-Antoine
Pr Tassin Jean-Pol Dr Daulouede Jean-Pierre Pr Tsouria Zineb
Pr Gorwood Philip Pr Thibaut Florence Dr Hamdani Nora
Pr Vaiva Guillaume Dr Hameg Ahcène Dr Valleur Marc
Pr Kacha Farid Pr Venisse Jean-Luc

 

Allocution d'ouverture

Oran le 14 mai 2008
Messieurs les Présidents,
Mes chers collègues,

Lorsqu'une rencontre scientifique est organisée, parmi les motifs de satisfaction, il y a la qualité des conférenciers prévus et l'importance de la participation. Nous sommes aujourd'hui très heureux et particulièrement honorés d'accueillir à Oran des spécialistes reconnus qui ont accepté d'être parmi nous essentiellement par amitié. La plupart d'entre eux viennent pour la première fois en Algérie et nous sommes certains qu'ils auront tout au long de leur séjour un accueil marqué par la sincérité, la chaleur et la spontanéité. Ils découvriront un pays certes avec ses difficultés mais tellement jeune, vivant et fier. En votre nom à tous je leur souhaite la bienvenue et je les remercie très sincèrement.

Quant à la participation, elle est au-delà de nos espérances et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Ce congrès n'est pas le fruit du hasard et survient dans un contexte particulier que traverse l'Algérie en matière de consommation de drogues. Le phénomène, qui était marginal il y a encore quelques années, connaît actuellement une augmentation très importante source de légitimes inquiétudes.

Un certain nombre de chiffres ont été récemment publiés. Durant le premier trimestre 2008, 850 affaires liées à la drogue ont été constatées par la Gendarmerie Nationale. 1320 personnes ont été arrêtées, 984 autres écrouées et 4900 kilos de cannabis saisis tout en sachant que les saisies ne représentent que 10% de la drogue en circulation. A propos des affaires de trafic de drogues traitées par la justice, la palme revient à Oran avec 326 affaires

Les stupéfiants saisis venaient essentiellement du Maroc mais apparait le phénomène nouveau des plantations de pavot et de cannabis dans plusieurs régions du pays.

Une étude comparative, réalisée par les services de la Gendarmerie Nationale pendant les années 2006 et 2007 révèle une aggravation de la consommation et de la culture du cannabis. Cette étude met l'accent sur la présence, certes encore marginale, de l'élément féminin. Elle montre aussi que certaines tranches d'âges et professions sont impliquées dans les affaires de stupéfiants. L'on constate notamment l'augmentation de la tranche d'âge des plus des 40 ans parmi les concernés en plus de celle des beaucoup moins jeunes et la présence de catégories sociales telles que celles des salariées (augmentation de 5%), étudiants (14%), professions libérales (3%), ... Une étude menée il y a deux ans sur un échantillon de 500 élèves du secondaires révélait que 45% d'entre eux avaient touché à la drogue.

L'Office National de Lutte contre les Drogues et la Toxicomanie (ONLDT) estime à 22 000 le nombre de personnes souffrant de dépendance en Algérie tandis qu'une enquête épidémiologique est prévue par le ministère de la santé.

Le Directeur de l'ONLDT a récemment annoncé la création de 15 centres de cure de désintoxication et 53 centres dits intermédiaires pour patients toxicomanes.

Nous voyons bien à travers ces quelques données et informations qu'il s'agit là d'un phénomène contre lequel il est bien entendu nécessaire d'agir mais qui implique avant tout une authentique stratégie de santé publique. Parmi les axes qui nécessiteront d'être développés il y a celui de la formation et nous souhaitons que ce congrès donne l'occasion d'une réflexion sur la mise en place d'un véritable projet de formation des acteurs concernés sur le terrain. Les conférenciers présents ce jour avec nous ont tous exprimés leur disponibilité pour y contribuer.

Je terminerai en remerciant l'ensemble des personnes qui ont participé à l'organisation de ce congrès, tous les sponsors et soutiens et la sympathique équipe des anciens d'Oran avec à leur tête Mr Benyamina père qui nous ont accueilli avec tant de gentillesse.

Mes remerciements vont plus particulièrement à notre ami et collègue Amine Benyamina, véritable artisan de ce congrès. Il n'a ménagé aucun de ses efforts et nous lui devons la grande qualité du programme scientifique. Oran, dont il est natif, et tous les oranais peuvent être fiers de lui.

Je vous remercie.

Dr Mohammed Taleb
Président de la Société Franco-Algérienne de Psychiatrie