L'enfant et la toxicomanie : prise en charge psychothérapeutique
La toxicomanie n'est pas uniquement une affaire de psychiatres ! » Sentence du Dr Doumendji, psychologue, inspectrice à l'enseignement supérieur et à l'origine de la création de deux centres de suivi de jeunes, Enfance maltraitée et Enfance en difficulté.
Avec M. Ziane, autre psychologue, enseignant à l'université de Bouzaréah, ils tentent d'assurer une gestion des maux de l'enfance en difficulté dans les grands centres urbains à travers l'association PSI Son & Image. « Nous n'arrivons pas à développer nos activités, faute d'autres locaux dans les cités pour prendre en charge et animer des joutes entre des enfants qui ne demandent qu'une simple assistance », dira M. Ziane. Pour lui, les portes de la toxicomanie concernent également les enfants dans la préadolescence. « Nous tentons d'occuper les enfants sortant du circuit scolaire à un jeune âge, les non-scolarisés qui se retrouvent à la rue sans aucune formation pouvant les mettre à l'abri des déviances ». Un projet financé par l'Union européenne bute sur l'absence d'autres espaces, « un local simple où mettre ces enfants avec du matériel suffit au bonheur des concernés ». L'exigence est simple : un lieu dans une quelconque cité et c'est un pare-feu pour ces dizaines d'enfants. « Attention, nous remarquons que tous les colloques et rencontres sur la toxicomanie ne font pas appel aux psychologues, alors qu'ils sont partie prenante de ce grave fléau », assurera le Dr Doumendji. Travailler en collaboration, s'échanger des informations et bénéficier mutuellement de l'apport des deux sciences ne peut être que salvateur pour l'objet de leurs études, à savoir l'être humain. Le même jour de la tenue de la rencontre internationale sur la toxicomanie ayant pour thématique « Maladie ou déviance ? », une soutenance de mémoire de licence par Mlle Ferhat Amel se déroulait dans l'espace universitaire avec comme thème « La relation entre la consommation et les troubles cognitifs chez l'adulte. Etude de cas ». L'ensemble des tests prescrits provenait de psychologues, montrant que la présence de ces derniers est indispensable dans la lutte contre la toxicomanie. La prise en charge psycho-thérapeutique, y compris celle des handicapés, est désormais possible avec les activités de sports et loisirs, des bibliothèques actives, comme le précisera M. Ziane qui rappellera l'exemple des deux centres de Rouiba avec une bibliothèque active pour des enfants en préscolaire.
A. Mekfouldji
El Watan
19 juin 2007